Verre et Travers
une collection photographique de lumiere, d’amour et d’abandon
Tu crois voir des verres. Mais ces sont des corps. Des battements. Des cris figés. Verre et Travers, ce n’est pas une serie sur le verre.
C’est une histoire d’amour. De celles qui consument, qui fissurent, et qui laissent des empreintes invisibles dans la transparence. Chaque pièce est un autoportrait dissimulé. Un fragment de passion retenue. Un aveu placé là, sous la lumière noire, au bord du silence, pour celle qui m’habite encore, et qui ne me quitte que lorsqu’elle me regarde.
Le verre, dans cette collection, n’est jamais décoratif
Il est tendre et tranchant, dur et fragile. Il se dresse, il se brise, il se tend, il laisse passer la lumière, mais jamais sans la tordre. Comme une vérité qu’on n’ose pas formuler. Comme un désir qu’on garde sous la langue, et qui fini par exploser dans un murmure.
Dans Verre Saveurs Banane, c’est le jeu qui parle. Le fruit à vif. La provocation douce, assumée. Un sourire tendu dans le clair-obscur. L’envie d’être pris au sérieux mais sans perdre la bouche.
Dans Cocktail Mimosa, la fleur est versé dans le verre. Offerte. Comme un matin charnel qu’on voudrait retenir entre deux draps. Jaune solaire, chaud au cœur, et portant intouchable. Comme l’amour qu’on a effleuré, sans jamais le boire.
Dans Verre artiste, c’est moi que j’ai photographié. Un verre vide, noué, prisonnier d’un tuyau transparent. Ma servitude à l’art. Ma soumission à l’amour. A elle. A cette femme dans ma lumière. Et dans mon feu.
Dans Verre Jugement, un maillet repose dans un verre cassé. Et tout est dit: le pouvoir, la blessure, la tension entre la loi et le désir. Celle qui juge. Celle qui aime trop. Et les morceaux qui tiennent encore debout, par orgueil, par tendresse, ou par instinct de survire à l’amour fou.
Et puis il y a le Verre en feu, le verre qui brûle. Le feu qui sort, qui monte, qui lèche les parois. C’est l’image de ce que je ressens pour elle. De ce que tout homme ressent quand il aime trop, et qui ne peut rien faire d’autre que brûler. Mais en beauté.
Verre et Travers, c’est aussi ça : un regard masculin, mais qui tremble. Qui désir, qui doute, qui saigne parfois.
C’est une tentative d’écriture visuelle du lien entre le visible et l’invisible, le désir et la retenu, l’érotisme et la lumière.
Chaque image est un fragment d’histoire impossible. Un amour qui revient comme un rayon rasant sur le verre. Un geste arrêter à mis chemin de la caresse. Un souffle capturé dans une forme. Et si certaines oeuvres font sourire, une fraise en gland, un verre qui bande, un baiser qui ne sèche jamais c’est par ce que l’amour, même fou, doit toujours avoir de l’humour.
Ce n’est pas une collection froide. C’est une collection traversée. Par l’art. Par le feu. Par elle. Et par ce que je suis devenu depuis que j’ai decidé de ne plus faire que voir…mais de monter. de m’exposer. De me laisser traverser, à mon tour…