Je suis italien. Depuis toujours, je joue avec la lumière. Très tôt, je dessinais, j’explorais, je créais. la créativité a toujours été mon langage naturel. puis un jour j’ai rencontré Rome, et je suis tombé amoureux. Là bas, l’Art déborde de chaque pierre, chaque façade, chaque ombre. peinture, sculpture, architecture… tout y respire la beauté.

Quand la photographie est entrée dans ma vie, J’ai su immédiatement que c’était elle. J’ai voulu faire de l’image comme on fait de l’art à Rome : avec passion, avec exigence. Le noir et blanc argentique s’est imposé comme une évidence. La lumière est devenue ma matière, l’appareil photo mon pinceau. 

J’ai choisi la France pour poursuivre cette quête, et c’est à Avignon que l’aventure a commencé. Ici j’ai trouvé l’espace de liberté dont j’avais besoin pour approfondir ce lien complexe entre l’image et l’humain. Car la photographie n’est pas une simple technique, c’est un miroir de l’inconscient. Ce que l’on voit sur une photo, c’est souvent bien plus que ce qu’on y montre. Nos peurs, nos doutes, nos désirs s’y révèlent au grand jour, et cela sans détours. Et la réalité, elle, ne triche jamais.

Pendant six ans, j’ai mené une expérience photographique singulière : un studio improvisé, au cœur d’une parfumerie, en collaboration avec un directeur visionnaire. Là j’invitais les clientes à se laisser surprendre par leur propre image. A 80%, leur première réaction était joyeuse, spontanée. Puis en différé, les doutes revenaient : “je ne suis pas photogénique”,  “j’ai des rides”,  “je n’ai plus l’âge” et la liste est très longue… Cette expérience que j’ai appelé la période Douglass. Elle m’a permis de photographier des centaines de femmes, de ressentir leur sensibilité, leurs conflits intérieurs. Et de comprendre une chose essentielle : pour aimer son image, il faut du temps, il faut du sens.

Le noir et blanc argentique, avec ces délais de développement, offrait justement ce recul. Comme en Art-Thérapie, cette attente devenait un espace de transformation intérieure. Et les clientes aimaient leurs images. Elles s’y reconnaissaient enfin. 

Plus tard, j’ai ouvert mon propre studio au centre ville d’Avignon. Là les séances se faisaient sur rendez-vous. ce n’était plus l’effet de surprise, mais le poids de l’anticipation. Et pourtant…lorsqu’il y a un enjeu, une récompense intérieure, alors la magie opère. J’ai vu des personnes se révéler, se libérer, se réconcilier avec elle même. Devant l’objectif, tout se dit sans mot. C’est une déclaration. Une lumière. Un abandon. 

Aujourd’hui, bien que la production d’images numériques est majoritaire, je travaille encore en argentique noir et blanc pour des demandes spécifiques, et pour l’art-thérapie. Par ce que cette matière a une âme. Parce qu’elle impose un rythme lent, humain. Par ce qu’elle révèle, sans tricher. 

Aujourd’hui, je poursuis mon chemin avec ce même désir : révéler la beauté brute et sensible de chaque personne. Mon appareil il ne capture pas : il dévoile.

Ma dernière collection “Verre et Travers”   

prolonge cette quête de la lumière à l’état pur. Elle explore la transparence, la fragilité, la tension entre surface et profondeur. Les corps s’y devinent, s’y dérobent, se transforment. C’est un travail où le verre devient une peau, un voile, un filtre vivant. Une série de photographies réalisées en numérique, sans transformation par logiciel, où chaque image est en dialogue entre le regard, la matière et le silence. Elle m’a également valu l’obtention du titre de Maître Artisan d’Art, une distinction qui honore à la fois mon engagement pour la photographie et la profondeur de ce travail, titre salué par la presse spécialisée

Verre et Travers est une invitation à travers la matière, à se confronter à soi-même, à voir au-delà du visible, là où commence la vraie lumière.